« Son petit frère sur le dos, la fillette de neuf ans que j’étais, dartreuse, les cheveux coupés en forme de calebasse avec les traces bleuâtres du rasoir sur la nuque, revêtue d’une veste citron en tissu synthétique d’où s’échappaient des morceaux de coton, regardait le quartier qui allait être le nôtre avec une inexplicable angoisse. »

Le Quartier chinois p.18

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En librairie le : 4 septembre 2014

ISBN : 979-10-90175-24-2
Format : 12 x 18
Pagination : 250 p.
Prix : 17,50 €

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Traduit du coréen par Jeong Eun-jin et Jacques Batilliot

Une fillette de neuf ans quitte la campagne pour une ville portuaire détruite par la guerre, un « quartier chinois ». Parmi les maisons croulantes, les gosses pouilleux voleurs de charbon ou les « putes à Yankee », elle affronte la vie, passe du statut de l’enfance à celui de femme.

Yôngjo, lui, est un môme rêveur, trop rêveur au goût de ses parents. Il assiste aux préparatifs des festivités municipales, à la mort du vieux coq de la famille. Soudain éclate le feu d’artifice qui fascine la foule anonyme.

Dans « la cour de l’enfance », une fillette de six ans est ébranlée par l’absence du père. Tout est figé dans l’attente de son retour de la guerre. La mère, serveuse, ne rentre pas tous les soirs, ou ivre, le frère se réfugie dans la violence, la grand-mère tente de garder des lambeaux de son élégance d’ancienne courtisane, un bébé contre toute attente survit…

La sensibilité d’Oh Jung-hi s’exprime toujours de façon subtile et pudique, et dote ses personnages d’une grâce qui fait glisser sur eux le malheur ambiant.

quartierchinois_photoOh Jung-hi, née à Séoul en 1947, au lendemain de la colonisation japonaise, traverse les différentes étapes déterminantes de l’histoire coréenne : guerre de Corée (1950-1953), coup d’État en 1961, « rénovation » du président Park Chung-Hee… Avec la guerre de Corée en toile de fond, elle se concentre plus sur les personnages que sur le contexte historique. En France, deux recueils de nouvelles, l’Âme du vent et le Chant du pèlerin sont disponibles en poche aux éditions Picquier qui ont également publié en 2004 un court roman intitulé La Pierre tombale. Son roman Sae, traduit en une dizaine de langues dont le français (l’Oiseau, le Seuil, 2005) a reçu le prix Liberatur en Allemagne…

Traducteurs : Jeong Eun-Jin & Jacques Batilliot
Spécialiste de la littérature coréenne, Jeong Eun-Jin est maître de conférences à l’INALCO. Jacques Batilliot a exercé la profession d’éditeur en France et en Asie. Ils ont traduit les écrivains coréens contemporains les plus renommés comme Hwang Sok-yong (prix Daesan pour la traduction du Vieux Jardin), Yi Ch’ongjun ou Shin Kyung-sook. Leur travail de traducteurs a été récompensé en 2012 par le prix culturel France-Corée.