« Une lettre est arrivée ce matin. C’est Paolo qui m’écrit. Les nouvelles ne sont pas rassurantes. Tous ceux qui ont participé au complot sont poursuivis. La tête de Luzio vient d’être mise à prix, et rien ne garantit qu’il soit en sécurité à Florence : Ludovico, qui l’avait cru naïvement, vient d’être assassiné par des hommes à la solde de Pandolfo.

Paolo me conseille d’être patient et laisse entendre à demi-mot que quelque chose se prépare. Il me demande de rester pour l’instant à Val d’Ombra et surtout de cacher ma véritable identité. Il insiste pour que je donne au messager le nom que j’aurai choisi, dans une lettre cachetée.

Le messager, qui vient de finir le vin que je lui ai servi, passe d’un pied sur l’autre en regardant le ciel couleur de plomb. Il explique qu’il voudrait bien redescendre avant que la neige ne bloque tous les chemins.

J’écris ce qui me passe par la tête. Gian di Bruno. Voilà. Je m’appellerai Gian di Bruno. C’est un nom qui n’existe pas, et moi-même, je ne suis plus tout à fait sûr d’exister. »

La Fresque, p. 21-22

Télécharger la couverture

En librairie le 4 mars 2013

ISBN : 979-10-90175-09-9
Format : 12 x 18 cm
Pagination : 160  pages
Prix : 12,50 €

bouton_achat

À Sienne, dans la dernière décade du XVe siècle, Pandolfo Petrucci prend le pouvoir. Ce despote cynique reste en butte à l’opposition de quelques grandes familles. La découverte d’un complot, en décembre 1496, marque le début d’une répression sanglante qui contraint Gian Di Bruno à fuir la ville.

Trahi par ses proches, il se réfugie en territoire florentin, sur le Casentino, dans la demeure inhabitée de son ami Paolo. C’est le début d’un exil qu’une servante, un chien et quelques messagers ne peuvent distraire.

La rencontre de l’amour en Lelia Chiarimonti, malgré l’illusion d’un bonheur passager, participe de la perte progressive de tous ses repères. L’entraîne même à trahir son code d’honneur et à subir jalousie et solitude.

Au terme du voyage intérieur, alors qu’il a tout perdu, et qu’il se sent désormais plus solidaire des arbres que des hommes, l’écriture, enfin, lui permet de donner un sens à sa vie.
Comme le vieux frêne solitaire et dénudé qu’il contemple devant la maison et dont les samares ont attendu l’hiver pour mûrir, il entre dans sa dernière saison, celle où il va porter ses fruits.

Éliane Serdan est née en 1946 à Beyrouth, dans une famille installée depuis des siècles en Orient. De retour en France, elle passe son enfance à Draguignan, avant de faire des études de lettres à Aix-en-Provence et une maîtrise de cinéma à Montpellier.

Après Noces de cendres et Le Rivage intérieur, son troisième roman, La Fresque, témoigne d’une fascination pour l’Italie qu’elle met au service d’une association franco-italienne, Colori d’Italia.

Aujourd’hui, Éliane Serdan vit à Castres, dans le Tarn, où elle se consacre à l’écriture.

elianeserdan-ladepeche

serdan-nouvelobs

serdan_psychologies

serdan Dépêche 2