« Il est désormais venu le temps d’affirmer sans faiblir la légitimité sereine, pleine et entière de celui qui ne ressent en lui ni manque ni besoin de la présence divine. Pour l’athée, Dieu ne figure ni comme une probabilité, ni comme une intuition, ni et encore moins comme cette évidence qui passe pour être si communément admise. Il s’agit d’ignorer Dieu, d’affirmer tranquillement qu’on peut très bien s’en passer sans que ça fasse un drame. L’athée est le véritable mystique des temps modernes. Il est le tenant d’une spiritualité qui reste encore à inventer. Une spiritualité en quelque sorte désincarnée, débarrassée de tout rapport à un rituel ou à un culte qui le contraigne à quoi que ce soit. Une spiritualité qui n’a pas encore exploré toutes les possibilités que lui conférait sa présence au monde. L’athée s’efforce tant qu’il peut de tenir en lisière sa propension à croire, inhérente à tout être humain. Il cherche à la canaliser et à en détourner les effets dans une spiritualité dont il ne soit plus la dupe. Une spiritualité qui, sans craindre les êtres de fiction qui peuplent l’imaginaire des peuples et parfois aussi le sien, embellisse son quotidien. Libre à lui de leur donner figure par le moyen des arts, mais cela sans pour autant leur attribuer plus de pouvoirs qu’ils n’en ont. Une spiritualité qui sache donc se recentrer sur les activités artistiques, par exemple la littérature et les arts plastiques, l’amour d’une femme ou d’autrui. »

Dieu est une fiction, p 267-268

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En librairie le 3 avril 2014

ISBN : 979-10-90175-18-1
Format : 12 x 18 cm
Pagination : 288 pages
Prix : 19 €

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Conjurant sa peur de mourir par un irrépressible besoin de fiction, l’humanité n’a cessé, par le génie d’écrivains qui n’en avaient pas encore le statut, de s’inventer d’invraisemblables histoires qui racontent la naissance et les aventures des dieux, puis d’un Dieu unique. En donnant naissance aux grands récits mythiques, puis aux textes sacrés tels que la Bible, les Évangiles ou le Coran, elle a ainsi projeté dans le ciel des créatures imaginaires qui, devenues autonomes, se sont retournées contre elle pour la dominer, diriger ses pensées et régenter sa vie.
Cet « essai sur l’origine littéraire des croyances » part donc du constat que Dieu, en ses multiples facettes et déclinaisons, n’est rien d’autre qu’un être de fiction, une création littéraire aussi fantaisiste mais aussi bien plus perfectionnée que celles que l’on rencontre dans les innombrables épopées ou romans qui jalonnent l’histoire de la littérature.

Alain Nadaud, né à Paris en 1948, a enseigné, travaillé dans l’édition, fondé Quai Voltaire, revue littéraire et publié une vingtaine d’ouvrages. Il partage désormais son temps entre l’écriture et la communication d’un atelier de verre soufflé.
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