Traduit de l’anglais (États-Unis) par Lucien d’Azay
Nous sommes les livres que nous avons lus. Tel est le principe de ce roman picaresque en patchwork. Augustin, le protagoniste, est le rejeton des auteurs dont il s’est nourri, de Dickens à Joyce, en passant par Sade, Kafka, Proust ou Cervantès, pour n’en citer que quelques-uns. L’auteur ne ne se contente pas de les évoquer. Il coud astucieusement des citations les unes aux autres, tout en introduisant leurs auteurs dans sa vie, comme le Petit Marcel, par exemple. Et à l’instar de tous les romans initiatiques, c’est aussi l’histoire d’une métamorphose, celle émouvante d’un petit garçon en adolescent puis en jeune homme.
Avec tendresse, mais sans complaisance, Augustin se souvient de cette transition, de ses premiers émois encore chastes, jusqu’à ce qu’à l’innocence se substitue une sexualité compulsive qui marque sa personnalité au passage à l’âge adulte.
Augustin a vingt et un ans quand le roman s’achève. Il a lu la plupart des auteurs qui ont déterminé sa propre démarche. Son destin est tout tracé. Il écrira un jour l’autobiographie subversive et facétieuse d’un personnage de fiction pour s’inscrire dans la lignée de Tristram Shandy, Jorge Luis Borges ou de l’Adolphe de Benjamin Constant.